“Combattre le virus des inégalités”, voilà le mot d’ordre les chefs d’État d’Afrique de l’Ouest, réunis en sommet le 26 janvier, rapporte le journal congolais des Dépêches de Brazzaville. Pour eux, le constat est sans appel. Les pays les plus pauvres paient le prix fort de la pandémie. Et si rien n’est fait pour rétablir le juste équilibre, le bilan sera lourd.

Cyril Ramaphosa, le président sud-africain, a lui aussi fait part de sa colère, lors du sommet économique mondial de Davos :

Aujourd’hui, les pays riches du monde entier conservent ces vaccins et nous leur disons : ‘Libérez les vaccins excédentaires que vous avez commandés’.”

Alors que l’Europe a commencé sa campagne de vaccination contre le Covid-19, l’heure est à l’inquiétude et à la pénurie en Afrique. Dans cette bataille sanitaire, c’est bien l’argent qui a fait la différence, relève Le Soleil, qui s’offusque que certains États ont de quoi vacciner deux fois leur population quand d’autres attendent encore leur première dose de vaccin.

“Des pays qui ont 40 millions d’habitants n’ont aucunement besoin d’avoir 160 millions de doses. Les autres pays du monde ont besoin de ces vaccins”, a ajouté le président sud-africain.

Une nouvelle vague plus violente

Pour le 1,3 milliard d’habitants de l’Afrique, 270 millions de doses ont été achetées – essentiellement des formules venues de Russie et de Chine. Le continent s’est aussi vu promettre 600 millions d’autres doses grâce à l’initiative Covax de l’Organisation mondiale de la Santé, explique le Mail & Guardian. On est loin du compte. Selon les estimations, l’Afrique a besoin de 1,5 milliard de vaccins pour immuniser 60 % de sa population.

Relativement épargné par la première vague de Covid-19, le continent semble plus fortement touché désormais. L’Afrique du Sud fait face à un nouveau variant, plus contagieux, et nombre de pays recensent un nombre record de décès. Sans compter les conséquences économiques dramatiques de la pandémie dans les pays les plus pauvres. Et le quotidien congolais déclare :

Les 1 000 personnes les plus riches du monde ont retrouvé leur niveau de richesse d’avant la pandémie en seulement neuf mois, alors qu’il pourrait falloir plus de dix ans aux personnes les plus pauvres pour se relever des conséquences économiques.”